Cet album demeure toujours le plus réussi jusqu’à aujourd’hui.
HIM développe ici toute la force de sa composition, des chansons au format pop très classiques auxquelles il apporte son romantisme noir tout emprunt au courant gothique pour leur donner le souffle nécessaire afin de les conduire au sommet. Des textes remplis d’amour et de mort, de tragédies, dont la simplicité naïve conduit au charme. Ces chansons brûlent l’auditeur, elles le conduisent sur des vagues de sentiments noble mais tristes.
Parfaite symbiose de ce que représente la musique de sa majesté infernal. Des mélodies simples et accrocheuses, relevées par des guitares discrètes et un Vile Valo au sommet de sa forme. Toujours juste, sans trop en faire, il possède une maîtrise vocale certaine, mais évite l’écueil de la démonstration.
La force de cet album est sa foudroyante simplicité. Des structures éculées vu dix mille fois ailleurs, des mélodies presque primaires, mais une précision redoutable qui vous entraîne inexorablement. Le tout est proclamé avec tellement de sincérité qu’il ne peut que toucher. HIM possède l’incroyable faculté de faire des titres accrocheurs sans se prostituer sur l’autel du conformisme, de mêler pop, metal et gothic sans dénaturer chaque mouvement, en prenant bien soins d’y apporter les petites révolutions nécessaires pour les marier sans rejet. Une telle efficacité devant tant de simplicité relèverait presque du génie et le résultat du chef d’oeuvre.
Vile entonne de sa magnifique voix, ses complaintes douces amères, ses chroniques tragiques sur un amour perdu, une rupture douloureuse sans tomber dans le gouffre du fleur bleue d’une étonne manière qu’il m’est difficile d’expliquer encore aujourd’hui. Il touche systématiquement au but, semble se cacher derrière chaque ver par pudeur, et démontre une universalité touchant au sublime.
Un disque de chevet qui me conduit sur des souvenirs, radieux ou douloureux, mais dont la portée émotionnelle est telle, qu’elle me réconforte par le mal qu’elle me procure.
A noter que l’édition digipack allemande possède deux bonus track. Sigilum diaboli, titre étonnamment rock qui surprend quelque peu, et The 9th circle variation plus metallique de One last time.